Centrale Lille veut plus de start-ups

12 décembre 2019

L’École d’ingénieurs organisait une visite de ses locaux début novembre, afin de mettre en valeur son activité en matière de valorisation de ses recherches. L’occasion de mieux cerner les domaines de recherche de l’École, et découvrir les nouvelles ambitions de l’École en matière de valorisation.

La valorisation de la recherche a enfin son service attitré au sein de Centrale Lille. L’École d’ingénieurs a créé au printemps dernier un service à part, dédié spécifiquement à l’innovation et à la valorisation. Un manière de sensibiliser les chercheurs et les étudiants de l’École aux dépots de brevets et à la création de start-up. L’École compte au total 6 laboratoires de recherche, ainsi que 4 Equipex, spécialisés pour l’essentiel autour de trois thématiques : l’énergie, le numérique et l’ingénierie de la santé. A l’issue de la fusion de Centrale Lille avec l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Lille (ENSCL) au premier janvier 2020, Centrale Lille, rebaptisée pour l’occasion Centrale Lille Institut, pourra s’appuyer sur un total de près de 200 enseignants-chercheurs.

Sébastien Paul, directeur du service Innovation et valorisation, et co-fondateur de Teamcat Solutions ©FD

La création de ce nouveau service s’inscrit dans une politique de l’École plus marquée ces dernières années en faveur de la valorisation. Depuis trois ans, Centrale Lille a déposé près de 60 brevets. Et l’École se targue déja d’avoir donné naissance à quelques entreprises technologiques de renom, comme Too Good To Go (Application contre le gaspillage alimentaire) ou Japet Medical (exosquelette contre les lombargies). La plus emblématique est peut être Teamcat Solutions, co-fondée par Sébastien Paul, chercheur au sein de Centrale Lille et directeur du nouveau service Innovation et Valorisation.

Reste que les chercheurs ne sont pas familiers des questions de valorisation de la recherche. « Les chercheurs ont encore du mal à passer à l’étape brevet. Le taux de transformation vers le brevet est très faible. Dans mon équipe, il est de 30%, je me bats pour qu’il augmente » explique Sébastien Paul. Dans les cinq ans à venir, l’établissement s’est fixé l’objectif de générer une start-up par an, créée par des étudiants ou des chercheurs, et de déposer une cinquantaine de brevets. Le service Valorisation vise une hausse de 25% du volume d’affaires d’ici 2024. Cette ambition va de paire avec une intégration plus forte dans le réseau de la valorisation locale, pour créer notamment un continuum sans heurt, de l’invention à la commercialisation. Centrale Lille a signé un accord avec la Société d’accélération du transfert de technologies (SATT) locale, la SATT Nord, ainsi qu’avec l’incubateur Tonic Incubation.

« Les relations que nous entretenons avec des entreprises depuis longtemps, j’aimerais les convertir en LabCom par exemple »

Sébastien Paul.

Les PME, deuxième étage de la fusée

Centrale Lille souhaite également développer ses relations avec les entreprises. « Les relations que nous entretenons avec des entreprises depuis longtemps, j’aimerais les convertir en LabCom par exemple » explique Sébastien Paul. L’École s’est fixée comme objectif de créer au moins trois chaires industrielles d’ici 2024. Le service de valorisation reconnait toutefois être encore très dépendant de l’activité des chercheurs sur ce point. « Le point d’entrée [d’une collaboration avec une entreprise] est souvent le chercheur, via des congrès » explique Sébastien Paul. Et Centrale Lille reconnait également ne pas être encore suffisamment intégrée dans le tissu économique local, notamment avec les plus petites entreprises. « Nous avons peu d’interaction avec les PME, nous travaillons avantage à l’international. La majorité des liens que nous avons avec les entreprises locales se sont noués par l’intermédiaire du pôle Medée [pôle de recherche technologique de Lille dans le domaine du génie électrique] » explique Emmanuel Duflos, directeur de Centrale Lille. Centrale Lille réfléchit à proposer de nouvelles prestations à destination des entreprises de la région, en particulier les plus petites, moins à même de s’engager sur des coopérations de plusieurs années.

UniRAIL, première plateforme de recherche ferroviaire Centrale Lille et le laboratoire CRIStAL a participé à la création de la plateforme technologique UniRAIL, plateforme destinée au contrôle de véhicules autonomes et de systèmes de transport guidés ferroviaires. Cette plateforme, installée sur le campus de Centrale Lille, est concrètement une maquette reproduisant à l’échelle 0 différents systèmes de contrôles et signalisation utilisés dans le ferroviaire. Plus de 200 configurations sont possibles. Elle a été financée en collaboration avec l’Union Européenne, la région Hauts de France et la Fondation Centrale initiatives. La plateforme est ouverte depuis début décembre aux laboratoires et entreprises.


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