Le CNRS et le groupe Suez renouvellent leur engagement sur la gestion durable de l’eau et des déchets

21 mai 2025

Antoine Petit, PDG du CNRS, et Pierre Pauliac, co-directeur général de SUEZ et directeur de la division eau © SUEZ

Un nouvel accord-cadre a été conclu entre le CNRS et le groupe industriel Suez. Pendant les cinq prochaines années, les deux partenaires vont mutualiser leur expertise scientifique et leurs capacités d’innovation pour développer des technologies de pointe pour le traitement de l’eau et des déchets.

Avoir une gestion systémique de l’eau et des déchets en s’appuyant sur l’innovation. Tel est l’objectif affiché du CNRS et du groupe Suez concernant le nouveau partenariat signé en avril dernier. Le nouvel accord-cadre entérine la mise en commun de l’expertise des deux partenaires en matière de développement de technologies pour l’environnement. «Cette signature marque aussi une nouvelle étape dans notre relation, afin de passer à la vitesse supérieure. En effet, l’accord-cadre favorise la mise en place de projets communs en fournissant une structure déjà définie, sans avoir besoin de négocier chaque fois les conditions de la collaboration. En fluidifiant les relations, il contribue à accélérer le développement d’innovations», explique Marie Côte, responsable de la coopération pour la filière « Eau et partenariats stratégiques » du CNRS.

C’est ainsi que les partenaires vont se focaliser sur « des technologies de pointe, notamment dans le traitement avancé de l’eau, et de nouvelles méthodes pour le recyclage et la valorisation des matières ». Une fois au point, les solutions pourront être valorisées en collaboration avec l’écosystème entrepreneurial et des start-up. En parallèle, les deux signataires de l’accord-cadre vont se pencher sur le démantèlement des infrastructures vieillissantes et la diminution de l’empreinte environnementale des activités industrielles, « tout en favorisant des solutions pour une utilisation circulaire des ressources ».

Une collaboration de longue date entre les deux parties

Ce nouveau partenariat entre le CNRS et le groupe Suez est le reflet d’une coopération de longue date, comme l’affirme Mehdi Gmar, directeur général délégué à l’innovation du CNRS : « Cet accord s’inscrit dans la continuité des relations de confiance établies depuis quelques années entre les laboratoires sous tutelle du CNRS et Suez. Nous partageons le même engagement visant à répondre aux grands défis environnementaux de notre société. » Lors des dix dernières années, ce sont plus de 30 projets de recherche partenariale qui ont été montés entre les deux entités. Des collaborations qui ont également débouché sur 14 brevets communs.

Par exemple, l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (Bordeaux INP/CNRS/Université de Bordeaux) et Suez ont travaillé, depuis 2021, sur un équipement unique de gazéification hydrothermale valorisant les boues d’épuration. Ce procédé permet de diviser par 15 à 20 le volume de déchets organiques, contribuant à produire du gaz renouvelable et à récupérer les minéraux présents dans les boues. Un pilote industriel d’une capacité de traitement de 150 L de boues par heure a été déployé sur le site Terre d’Aquitaine de Suez, à Saint-Selve, en Gironde.

Une pluridisciplinarité pour une approche systémique

Dans le cadre de l’accord, Suez va s’appuyer sur l’expertise multidisciplinaire des laboratoires du CNRS pour aborder ses problématiques sous un nouveau jour. «Il est aujourd’hui indispensable de raisonner de façon systémique, car les fondamentaux sur lesquels reposent nos métiers atteignent des limites, affirme Guillaume Stahl, directeur Science et Technologie de Suez. Tous les pans de notre activité peuvent être interconnectés : le traitement de l’eau peut occasionner le rejet de polluants dans les boues d’épuration, qui doivent à leur tour être traitées, ce qui risque d’entraîner une hausse de la consommation d’énergie… Il faut donc changer de paradigme et considérer la gestion de l’eau et des déchets dans son ensemble, tout en intégrant les dimensions sociétales de la transition écologique.»

Dans le détail, le CNRS et Suez vont s’attacher à développer des solutions pour « adresser des enjeux clés du futur de la gestion des boues d’épuration, le dessalement de l’eau de mer, le traitement des micropolluants et la réduction des PFAS (composés perfluoroalkylés), tout en contribuant à la décarbonation des secteurs industriels et à l’amélioration des processus de gestion des déchets, via l’intelligence artificielle (IA) et la robotique, au démantèlement et à la transformation de la matière. Néanmoins, cette liste n’est ni définitive ni exhaustive, elle sert surtout à alimenter les discussions stratégiques, qui détermineront les problématiques pertinentes», insiste Guillaume Stahl.

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