Le PUI IMPULSE insiste sur la sensibilisation à l’innovation

31 octobre 2025

Porté par 19 fondateurs du territoire de Lyon et Saint-Étienne, le PUI IMPULSE a permis de mieux coordonner l’innovation issue des établissements académiques et des laboratoires publics de recherche du site. Son déploiement a aidé à mettre en place et à structurer les actions d’accompagnement à la valorisation des projets de recherche.

« Le PUI est apparu comme une évidence sur le site de Lyon/Saint-Étienne, répondant à un besoin de coordination sur la démarche d’innovation sur notre site académique, la dynamique collective préexistante a permis de lancer les choses rapidement et de déployer la feuille de route dès la première année d’existence » Benoît Martin, directeur du PUI IMPULSE, explique comment les participants du continuum de la recherche et de l’innovation ont choisi de répondre à l’appel à propositions « Pôle universitaire d’innovation » lancé par France 2030 en 2023.

« L’une des particularités du PUI, c’est la composition de sa gouvernance, avec une ComUE d’établissement en chef de file (Université de Lyon), une université (Claude Bernard Lyon 1) en pilote stratégique, et une SATT (PULSALYS) en pilote opérationnel, ce qui assure une grande fluidité », explique Valérie Mazza, présidente de PULSALYS.

Dans le détail, le projet, doté d’un financement de 2,5 millions d’euros, fédère 19 établissements fondateurs et plus de 35 partenaires de l’écosystème d’innovation des territoires lyonnais et stéphanois. « Lors de l’autodiagnostic, nous avions identifié plusieurs points d’amélioration : le financement de la prématuration des projets, l’adressage de l’offre des laboratoires publics aux entreprises et la coordination des actions du continuum recherche-innovation », précise Benoît Martin.

Sensibiliser pour mieux sourcer

Le PUI IMPULSE a mis en place quatre volets de travail (work package ou WP) pour accélérer l’innovation. L’un d’entre eux porte sur la sensibilisation des chercheurs titulaires et des doctorants. « Par exemple, nous avons déployé, tout au long de l’année, deux cycles d’une dizaine d’ateliers en webinaire sur l’entrepreneuriat, à destination des doctorants et des chercheurs », détaille Benoît Martin. En outre, les fondateurs du PUI IMPULSE ont publié, à l’occasion de la semaine de l’innovation, en mars dernier, un premier guide d’accueil, intitulé « Innover et valoriser ». Il s’adresse au personnel de recherche du site Lyon/Saint-Étienne. « Pour les chercheurs nouvellement arrivés, le PUI organise des tables rondes favorisant des rencontres informelles entre chercheurs et équipes de valorisation », précise Valérie Mazza.

Dans le cadre du WP Sensibilisation, le PUI a mis en place une formation intensive Impulse, pilotée en collaboration avec l’EM Lyon. « Il s’agit d’un programme immersif à destination des chercheurs des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Il permet aux scientifiques de rassembler tout le savoir nécessaire au développement d’un projet, depuis le laboratoire jusqu’au marché et à la société. L’objectif, à terme, étant de lancer un projet de création d’activité économique à partir de résultats de recherche », détaille Benoît Martin. Avant d’ajouter : « Nous travaillons actuellement avec les Hospices civils de Lyon pour décliner un programme similaire pour les personnels hospitaliers innovants. »

Autre initiative : le programme Start(H)er, une initiative de sensibilisation et d’aide à l’émergence de projets entrepreneuriaux destinée aux chercheuses. « Ce programme consiste en l’organisation de deux jours et demi d’ateliers pour acquérir les fondamentaux de l’entrepreneuriat scientifique. Start(H)er a été créé avec le soutien de la Métropole de Lyon, de la SATT PULSALYS et de l’incubateur régional Les Premières ARA », précise Valérie Mazza.

Enfin, le PUI IMPULSE participe à l’action de sensibilisation Expl’Aura, à destination des doctorants et jeunes docteurs. « C’est la version actualisée du programme jeune chercheur initié il y a sept ans. Il consiste en un bootcamp de trois jours pour aider les doctorants ou jeunes docteurs à se former au pitch de projet, au développement de produits, aux modèles économiques de l’entrepreneuriat, etc. Ce bootcamp est régionalisé, c’est-à-dire qu’il est porté, depuis maintenant trois ans, conjointement par les trois PUI de la région, via leurs SATT, Pépites et services d’écoles doctorales impliqués dans la réalisation, en alternant chaque semestre le lieu du bootcamp », précise Benoît Martin.

Favoriser la collaboration industrielle

Un autre volet du travail du PUI est lié au soutien de collaboration public-privé. Parmi les actions initiées, il y a « Impulsez votre partenariat ». « Cette journée est dédiée aux partenariats entre l’écosystème académique du site de Lyon Saint-Étienne et les entreprises. Il a été conçu pour soutenir les chercheurs du site dans cette activité d’innovation avec des acteurs socio-économiques, des PME en particulier. La deuxième édition aura lieu au début de l’année 2026 », indique Benoît Martin.

Pour adresser les étudiants-entrepreneurs, le PUI a déployé le programme Objectif Labo, qui doit faciliter les partenariats avec les laboratoires de recherche en mettant en relation le porteur d’un projet étudiant et un laboratoire en phase avec les problématiques rencontrées « Il consiste en un accompagnement de trois mois, qui permet de réaliser un diagnostic scientifique d’un projet. En 2024, quatre projets ont pu en bénéficier », détaille Benoît Martin.

Avec le déploiement du PUI IMPULSE, une dynamique d’innovation s’est structurée, se traduisant par l’essor de la prématuration, permettant d’atteindre quelque 50 projets dans une grande diversité thématique, révélatrice de la richesse du site académique : « Près d’un quart des projets concernent le secteur de la santé, un autre quart les sciences de l’ingénieur, le reste se réparti sur d’autres sujets (bâtiments, mobilité, numérique, industries culturelles, etc.) », ajoute Benoît Martin. Onze Stratégies nationales d’accélération (SNA) sont représentées par l’intermédiaire des projets accompagnés. La mise en place du PUI se traduit également par le développement des collaborations entre les laboratoires académiques et les industriels, porté par les établissements et filiales du site. En 2024, la recherche partenariale représentait un chiffre d’affaires d’environ 40 millions d’euros (prestation et contrats de recherche), impliquant près de 600 PME, témoignant de la porosité entre la recherche publique et les acteurs socio-économiques du site.

Mesurer l’impact des actions avec les données

Dans le cadre des différents volets de travail, le PUI IMPULSE se focalise sur l’impact de ses projets d’innovation. Les fondateurs s’attachent ainsi à déployer un outil de mesure de l’innovation. « L’idée est de consolider par des données de scientométrie le Lab-to-Market. Cela consiste à établir un tableau de bord de l’innovation, en dénombrant les brevets, les déclarations d’invention, les contrats de recherche partenariale, le nombre de start-up créées, etc. », détaille Valérie Mazza, présidente de PULSALYS, pilote opérationnel du PUI IMPULSE, à travers une mesure exigeante des indicateurs de performance du site. Dans le même esprit, le PUI structure sa démarche d’impact de l’innovation, à travers une plus grande responsabilité sociétale et environnementale. « Nous avons initié un travail de fond autour de la notion d’impact de l’innovation avec SoScience pour mesurer pleinement l’impact de notre activité sur les champs économiques, environnementaux ou sociétaux, cette action fait l’objet d’un WP dédié », indique Benoît Martin.

Trois questions à Benoît Martin, responsable du PUI IMPULSE

Qu’est-ce qui distingue le PUI IMPULSE ?

Le PUI IMPULSE se distingue par son rapide déploiement autour de quatre axes : sensibiliser, détecter, accompagner et, enfin, la notion d’impact de l’innovation.

Il se distingue également par une gouvernance agile, mobilisant l’ensemble des acteurs de l’innovation : ComUE Université de Lyon, Université Claude Bernard Lyon1 et SATT au pilotage, les universités, ONR, les HCL et écoles dans les instances de direction, et l’ensemble des 19 fondateurs, avec notamment les filiales et l’ensemble des établissements très fortement impliqués dans la mise en œuvre des actions

Les financements du PUI s’achèvent dans trois ans. À quoi ressemblera le PUI à ce moment-là ?

Le PUI IMPULSE aura structuré l’ensemble de sa feuille de route, bâti une communauté robuste et permis d’adresser directement l’ensemble des indicateurs de performance du PUI. Le PUI aura accompagné l’infusion progressive de cette dynamique d’innovation au plus près de la communauté scientifique du site ; soutenant l’innovation sous toutes ses formes : recherche partenariale, création de start-up et transfert de technologies, mobilisant l’ensemble des établissements du site, à travers des dispositifs complémentaires, permettant d’adresser l’ensemble de la communauté académique et scientifique du site, des étudiants entrepreneurs innovants aux personnels hospitaliers, aux personnels de recherche, aux chercheurs titulaires comme aux doctorants et aux jeunes chercheurs.

Quels facteurs détermineront si le PUI est un succès ou un échec ?

La réponse aux KPI au regard des moyens mis à disposition, de notre capacité de coordination seront les éléments clefs de réussite. La direction prise, la capacité d’échange et de construction du programme présente une dynamique positive pour le site, illustrée par un nombre croissant de projets initiés, notamment ceux en prématuration.

Bpifrance, acteur clef des Pôles universitaires d’innovation
Bpifrance intervient comme opérateur pour le compte du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du Secrétariat général pour l’investissement dans la mise en œuvre du programme des Pôles Universitaires d’Innovation (PUI). Son rôle est d’appuyer le déploiement de ce programme à travers un dispositif d’accompagnement collectif. Celui-ci vise à faciliter les échanges entre les différents PUI, mutualiser les outils, documenter les pratiques et identifier les besoins communs.
En 2024, cette mission s’est concrétisée par la création d’une plateforme en ligne, des webinaires réguliers et des groupes de travail. En 2025, l’objectif est de structurer davantage cet accompagnement autour de cinq priorités : la formation des équipes, l’outillage numérique, le pilotage et l’amélioration continue, la lisibilité du programme, et l’articulation avec les politiques locales et nationales. Bpifrance coordonne l’ensemble de ce dispositif, sans intervenir directement dans les choix opérationnels des PUI.

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