Comment les IRT et les ITE vont utiliser les 450 millions d’euros
Vincent Marcatté, directeur de l'IRT B-Com, et Frédérique Vidal, ministre de la recherche, lors de la visite de l'IRT B-Com
La ministre de la recherche Frédérique Vidal a annoncé le 4 juin dernier, lors de la visite de l’IRT B-Com, un financement de 450 millions d’euros pour les huit instituts de recherche technologique (IRT) et les huit instituts pour la transition énergétique (ITE). Cette somme se décompose en une première tranche de 320 millions débloquée pour la période 2023. Une deuxième, de 130 millions d’euros, pourrait être débloquée d’ici à 2025, en fonction des engagements et des résultats des 16 instituts. Le gouvernement a dévoilé la répartition de la première tranche auprès de 15 instituts.
Ce financement vient confirmer l’engagement de l’État auprès des IRT et des ITE. Il était d’autant plus nécessaire depuis la crise du Covid-19, selon les IRT et les ITE. L’État a d’ailleurs accepté d’assouplir le règlement financier des IRT et ITE à cause de cette crise sanitaire. Les instituts avaient pour objectif, depuis l’année dernière, de faire passer la part du financement public dans leurs activités, de 50 % aujourd’hui, à un tiers en 2025. Cette réduction ne devrait pas être demandée avant 2023. L’objectif des 50 % en 2025 est aujourd’hui encore d’actualité.
Trois principes directeurs
Les IRT et les ITE, qui ont annoncé l’année dernière leur rapprochement, se sont également engagés à adapter leurs activités, afin de participer à la relance économique et industrielle dans le contexte post-Covid-19. Trois thèmes doivent guider leurs projets et investissements : la question des risques systémiques, la mutation des modèles économiques des filières et la question de la souveraineté. « Toutes les solutions que [les IRT et les ITE] voudront développer devront être passées au tamis de ces critères », explique Vincent Marcatté, président de l’IRT B-Com et de l’association des IRT et ITE baptisée FIT. Trois instituts témoignent des nouvelles priorités qu’ils souhaitent développer au regard de ces grands axes :
IRT B-Com
Si le secteur du numérique a été moins touché que d’autres filières, comme l’aéronautique, l’IRT basé à Rennes souhaite renforcer dans les années à venir ses activités autour d’un « numérique responsable ». L’IRT prévoit également d’accélérer ses travaux de recherche sur les interactions entre facteurs technologiques et humains. Ce qui pourrait, par exemple, améliorer la qualité des hologrammes. L’Institut mentionne également la cybersécurité, la 5G et la santé, comme autres axes prioritaires de recherche.
IRT Railenium
L’IRT spécialiste du ferroviaire souhaite tout d’abord utiliser ce financement pour construire une piste d’essai. « C’est un projet que nous avions dès l’origine de l’IRT », rappelle Éric Tregoat, son directeur général. Ensuite, l’IRT basé près de Valenciennes a également noté chez ses membres de nouvelles demandes depuis la crise sanitaire. C’est particulièrement le cas pour le développement de technologies numériques. « L’IRT souhaite mener des travaux de recherche sur les outils de simulation », confie Éric Tregoat.
ITE Vedecom
L’ITE, spécialiste de la mobilité, avait défini trois thèmes de recherche prioritaire en 2019 : l’électrification, le véhicule autonome et les usages de la mobilité. Depuis la crise, le premier thème s’est imposé comme la priorité. « Le sujet décarbonation s’accélère », explique Philippe Watteau, le directeur général de Vedecom. Les travaux pourraient s’accélérer autour de projets comme la consommation des véhicules électriques, ou celui des recharges à induction. L’ITE annonce également qu’il va travailler sur le thème de « l’électronique de puissance », afin de renforcer la « souveraineté » de la France, en partenariat avec des acteurs comme STMicroelectronics.