L’Ircam se dote de sa propre filiale de valorisation

9 mai 2020

L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), vient de créer Ircam Amplify, sa nouvelle cellule de valorisation. Cette structure de droit privé doit permettre à l’Institut de multiplier ses collaborations avec le monde économique, et conquérir de nouveaux marchés. En attendant de pouvoir créer ses propres start-ups.

L’Ircam a annoncé fin avril la création d’Ircam Amplify, une société destinée à répondre aux nouveaux usages du son et commercialiser des innovations issues de ses travaux de recherche sur le son. La Banque des territoires, la start-up Believe et l’entreprise E.T.R.E ont investi ensemble 1,8 million d’euros dans la nouvelle entité.

Créé pour soutenir la création musicale et la recherche scientifique, l’Ircam a commencé à nouer des relations avec les entreprises, il y a un peu plus de dix ans. L’Institut a, par exemple, collaboré avec les fabricants de téléphones après l’arrivée des premiers smartphones, et avec les constructeurs automobiles, avec l’essor des premières voitures connectées.

Ces premiers contrats ont permis d’identifier des besoins, côté industriels, sans toutefois donner lieu à des relations régulières. « Les collaborations étaient nouées de manières opportuniste, au fil de l’eau. Avec Ircam Amplify nous avons aujourd’hui une stratégie claire à cinq ans », explique Nathalie Birocheau, CEO d’Ircam Amplify.

Cinq marchés prioritaires
Grâce à Ircam Amplify, les activités de valorisation rentrent dans une nouvelle phase. L’entité gère actuellement près de 25 contrats avec des entreprises. Elle s’est fixé comme objectif de tripler son chiffre d’affaires d’ici à deux ans. À cette fin, elle a notamment identifié cinq marchés prioritaires : la santé, l’Internet des objets, la robotique, la mobilité et le retail/luxe.

Concernant la santé, par exemple, l’Ircam est déjà capable de proposer des applications. L’Institut a notamment développé une technologie qui vient en aide aux patients en rééducation physique. « Le son émis par l’outil évolue si le convalescent fait plus ou moins bien son mouvement de rééducation », explique Frédéric Rousseau, responsable valorisation de la nouvelle entité. D’autres applications sont également en cours de développement dans le domaine de la robotique. L’Ircam travaille sur la voix des assistants personnels, pour les rendre plus « humaines », donc favoriser l’acceptation par les utilisateurs.

Des start-up en 2021
La cellule ne veut pas être une simple courroie de transmission entre la recherche et le monde économique. Elle a d’abord conçu son offre en fonction des usages du son en entreprise. Après les avoir identifiés, elle propose trois thématiques : le son comme interface, le son comme data et le son comme espace. Grâce à cette approche, l’entité ne s’interdit pas de collaborer avec des acteurs extérieurs sur un projet précis : « Pour répondre à un besoin, nous pouvons très bien faire appel à une start-up », explique Nathalie Birocheau.

Ircam Amplify pense également créer un service dédié à l’accompagnement de start-up. L’Institut a déjà donné naissance à des start-up à succès. Ainsi, en 2017, le géant Spotify avait mis la main sur Niland.io, spécialisée dans la recommandation musicale boostée à l’IA, et sortie des laboratoires de l’Ircam. Et de nouvelles pépites pourraient éclore. L’Institut travaille, par exemple, sur une technologie de « dédoublonage » de base de données sonores, qui pourrait intéresser nombre de plateformes de streaming. « Il doit exister 30 versions d’“I Can’t Get Know Satisfaction”. Les diffuseurs pourraient repérer les doublons qu’ils possèdent, même les versions qui ont été accélérées », avance Frédéric Rousseau.

En se dotant d’un incubateur, ou d’un start-up studio, Ircam Amplify pourrait accompagner la création et le développement de start-up. La direction souhaite développer cette stratégie dans 12 à 18 mois.

Par Florent Detroy

Ce qu’il faut retenir : 

  • Ircam Amplify est une société de droit privé
  • L’équipe a identifié 5 secteurs économiques à cibler en priorité
  • La cellule de valorisation compte se doter d’une structure d’accompagnement de start-ups d’ici 12 à 18 mois

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