L’Université de Lyon veut mettre les plates-formes technologiques au service des entreprises

20 novembre 2019

L’Université de Lyon organise du 26 novembre au 4 décembre l’évènement IN-SITU, une semaine d’événements autour de l’innovation. Une initiative qui met en lumière la montée en puissance de la politique des établissements en matière de valorisation de la recherche à destination des entreprises. En 2020, l’université souhaite travailler avec les établissements pour rendre accessible aux entreprises de nouvelles plates-formes. Elle inaugurera également deux nouveaux lieux destinés aux échanges avec les entreprises, à Lyon et Saint-Étienne.

Une soixantaine d’événements dédiés à l’innovation sont organisés à l’occasion de la semaine IN-SITU. Réparti sur quatre sites du campus de l’université, Lyon, Saint-Étienne, Roanne et Écully, cette « semaine de l’innovation » initiée par l’Université de Lyon veut faire découvrir les compétences des chercheurs et les équipements de pointe des laboratoires. « Nous souhaitons valoriser les ressources de notre recherche, ainsi que celle de nos étudiants, auprès des PME comme des grands comptes », explique Anne-Cécile Pidal, directrice de la stratégie académique de l’Université. Six thèmes ont été retenus : le numérique, l’industrie, l’impact global, la santé, l’environnement et le business.

Cette initiative s’inscrit dans une montée en puissance de la politique de valorisation de la recherche de l’Université de Lyon, encouragée notamment par l’obtention du label  IDEX en 2017, un label décerné dans le cadre du Programme des investissements d’avenir (PIA). Parmi les premières initiatives de l’Université à destination des entreprises : la Fabrique de l’innovation. L’équipe qui la compose est en charge de rapprocher les établissements de l’université avec les entreprises, en partenariat avec le programme Beelys, programme de soutien à l’entrepreneuriat étudiant, et la SATT Pulsalys, en charge de la valorisation de la recherche et la maturation des start-up des établissements de l’université.

« Nous souhaitons aider les plates-formes à structurer

de nouvelles offres aux entreprises »

Éva Barbereau

L’une des missions de la Fabrique est de proposer aux laboratoires qui gèrent ces plates-formes un accompagnement dans la structuration de leur offre à destination des entreprises. Ce travail se concentre sur les plates-formes technologiques issues des 172 laboratoires que compte l’Université de Lyon. « La difficulté, c’est que ces plateformes n’avaient pas été pensées pour ça » explique Anne-Cécile Pidal. L’université travaille ainsi avec les laboratoires pour définir une offre commerciale à destination des acteurs économiques. « Notre rôle consistait à identifier qui décidait de l’utilisation de cette plates-formes parmi les différents laboratoires, puis ce que ce qu’ils pouvaient proposer aux entreprises », explique Éva Barbereau, cheffe de projet au sein de la Fabrique de l’innovation. L’université parvient ainsi à accompagner quatre plates-formes dans la structuration de leur offre : la plate-forme AIP (mécatronique), ILMTech (matériaux et nanomatériaux), Iram (numérique et médias) et Irmis (médecine et sport). Une dynamique que l’université veut pousser plus loin aujourd’hui. « Nous souhaitons aider les plates-formes à structurer de nouvelles offres aux entreprises » confirme Eva Barbereau.

Une offre pour stimuler la créativité des PME/ETI

Cette offre d’accès aux équipements et aux chercheurs des laboratoires se double d’une proposition plus spécifiquement dédiée aux plus petites entreprises. L’équipe de la Fabrique met ainsi en place une proposition d’accompagnement sur des questions qui associent problématiques techniques et soutien à la créativité. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les deux programmes CAP’s (ChAllenge Pluridisciplinaire) et PEP’s (Projet en Equipe Pluridisciplinaire). CAP’s propose aux entreprises de faire travailler des groupes d’étudiants sur une problématique spécifique qu’elles leurs soumettent. L’université met en avant sa capacité à traiter de manière pluridisciplinaire ces projets, en faisant intervenir l’expertise de plusieurs départements scientifiques. « Notre valeur ajoutée, c’est de pouvoir créer un pool d’étudiants » explique Eva Barbereau. Le programme PEP’s s’attaque quant à lui à la question du transfert de l’innovation au sein de l’entreprise. Il propose aux acteurs économiques de coconstruire avec eux leur projet d’innovation, en mobilisant des enseignants-chercheurs, des étudiants et des stagiaires intégrés au sein de l’entreprise.

La Fabrique de l’Innovation a mené sept projets cette année. L’entreprise Lyon Parc Auto a, par exemple, bénéficié du programme CAP’s à l’occasion de la rénovation du parking des quais Saint-Antoine en octobre dernier. L’objectif était d’améliorer l’acceptation du parking par les riverains, en élargissant ses fonctions. L’équipe d’étudiants mobilisés a ainsi imaginé et testé un service de conciergerie intégré dans le parking. Plutôt orienté vers les petites entreprises, le programme a aussi attiré des poids lourds comme Alstom. Le groupe a travaillé avec des sociologues, des designers ou encore des ingénieurs sur ses problématiques de recrutement. La Fabrique s’intégrera définitivement dans l’écosystème lyonnais lorsqu’elle prendra possession en 2020 de deux lieux destinés à accueillir les équipes de ses programmes, la E-Factory à Lyon, et la D-Factory à Saint-Étienne. En attendant le bâtiment « totem », la I-Factory, prévue pour 2023.

 L’ENS de Lyon, une offre pluridisciplinaire de proximité pour les entreprises

L’École nationale supérieure de Lyon organise dans le cadre d’IN SITU une journée de rencontres avec ses chercheurs, et de visites de plusieurs de ses plateformes et laboratoires de recherche. L’occasion de présenter les spécificités d’une école qui a une activité soutenue en direction des entreprises. L’équipe valorisation dirigée par Justine Chefneux-Broué met ainsi en avant l’expertise pluridisciplinaire de ses offres ; seul le droit et la santé manquent à ses compétences, au sein d’un établissement de taille réduite. L’École met également en avant ses équipements de pointe, souvent uniques en France, à l’instar de sa plate-forme de micro-spectrométrie Raman, installée au sein du laboratoire de géologie Lyon – Terre, planètes et environnement (LGL TPE). Si l’établissement a noué des liens forts avec la SATT Pulsalys, elle gère également son propre incubateur. Une dizaine de start-up y sont hébergées actuellement. En 2018, l’ENS Lyon a signé 373 contrats de recherche avec des partenaires privés, générant près de 700 000 euros de revenus.

Les points à retenir :

  • En 2020, de nouvelles plates-formes technologiques de l’université devraient être accessibles aux entreprises
  • La Fabrique de l’innovation pourra accueillir courant 2020 les entreprises au sein de l’E-Factory à Lyon, et au sein de la D-Factory à Saint-Étienne

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