IA : Comment l’AFIA crée des ponts entre recherche et entreprise

14 juillet 2020

Yves Demazeau, président de l’AFIA

Le 3 juillet dernier s’est clôturé la treizième édition de la Plateforme intelligence artificielle (PFIA), la semaine de rencontres autour l’IA orchestrée par l’Association française pour l’intelligence artificielle (AFIA). Organisé en visioconférences, Covid-19 oblige, l’évènement a permis à 910 académiques, étudiants et entreprises, d’échanger autour de l’intelligence artificielle pendant cinq jours. Un évènement qui participe, à sa manière, à créer des ponts entre la recherche et les entreprises en IA.

Comment installer un réseau de neurones sur une puce ? Qui sont les jeunes chercheurs de l’IA ? Comment l’IA peut-elle servir la santé ? Voici quelques uns des sujets qui ont été abordés lors des 200 présentations organisées à l’occasion de la semaine de la PFIA. Chaque année, l’événement est l’occasion pour les professionnels de l’IA de passer en revue les problématiques qui agitent le secteur. Plusieurs journées sont ainsi organisées autour de thématiques récurrentes, comme les systèmes multi-agents, l’ingénierie des connaissances, ou l’IA fondamentale. 

Cette treizième édition a également été l’occasion d’évaluer l’importance de l’IA dans de nouveaux secteurs. « Nous avons lancé cette année des journées thématiques sur l’IA et l’agronomie, et l’IA et l’Internet des objets » explique Yves Demazeau, président de l’AFIA et directeur de recherche en informatique au CNRS. Deux journées co-organisées, respectivement, avec des chercheurs de l’INRAE et de l’IMT. À noter que Renaud Vedel, Monsieur IA du gouvernement, est venu faire un point d’étape de la stratégie nationale 2018-2022 en matière d’IA.

L’AFIA stimule les échanges public/privé 

Initialement très académique, la PFIA est aussi un lieu d’échanges avec les entreprises. De nombreux industriels soutiennent et assistent à la PFIA. Cette ouverture au monde de l’entreprise, l’AFIA essaie de l’intégrer à la plupart de ses événements. « Lorsque je suis devenu président de l’AFIA, j’avais pour objectif de soutenir les relations entre les industriels et les académiques. Je trouve que c’est un manque en France » pointe Yves Demazeau. 

La PFIA n’est ainsi qu’un des outils de l’AFIA pour rapprocher entreprises et académiques. En octobre prochain, l’AFIA organise son 5e Forum industriel de l’intelligence artificielle (FIIA). Il est consacré cette année au thème « RGPD, droit & IA ». Son but : aborder la question de l’impact de la RGPD sur les algorithmes d’IA, ainsi que sur les contrats, la gouvernance et la régulation. Chaque industriel, membre de l’AFIA ou pas, peut y faire une petite présentation et faire connaître son intérêt dans ce domaine. L’AFIA organise également des collèges, dont le Collège Industriel, qui met en contact les industriels entre eux mais aussi avec les académiques, et leur permet d’échanger sur leurs besoins et d’organiser des positions communes.

Il faut mentionner un dernier outil de promotion des collaborations public/privé. Chaque année, l’AFIA établit une liste des collaborations, achevées depuis moins de 5 ans ou en cours, entre académiques et industriels. Si elle n’est pas exhaustive, elle est basée sur le déclaratif, elle affichait cette année 242 collaborations. Il est ainsi possible de découvrir qu’Airbus Defense & Space a financé une thèse Cifre avec le laboratoire Artemis (Telecom Sud Paris) entre 2018 et 2021, ou qu’Orange collabore avec l’Inrae (ex-Irstea) à Clermont-Ferrand. La liste est ensuite communiquée aux ministères pour sensibiliser et promouvoir les recherches collaboratives. 

Une mission de l’AFIA

Pour Yves Demazeau, ces évènements viennent répondre à ce « mal français » d’une trop grande imperméabilité entre recherche et entreprise. « En France, lorsqu’un industriel cherche des contacts, il s’adresse à la DGE, au ministère de la Recherche, ou encore aux Régions…la rencontre ne se fait pas assez rapidement ». Pour le chercheur, il faut améliorer ces relations, notamment en réduisant le nombre d’intermédiaires. « Il faut faire des ponts directs et agiles entre académiques et industriels. 

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