IMT Mines Albi s’impose comme un acteur central de l’entrepreneuriat étudiant en Occitanie

28 mars 2022

L’incubateur de l’IMT Mines Albi-Carmaux © IMT Mines Albi

IMT Mines Albi ne représente que 1 % de la population étudiante de l’académie, mais un quart de ses étudiants-entrepreneurs. C’est le résultat d’une stratégie de proximité avec les étudiants mise en place, depuis 2017. Objectifs : les sensibiliser à l’entrepreneuriat, détecter leur envie de création et les accompagner dans la maturation de leur projet. Une offre d’incubation, grâce à l’incubateur de l’école, complète le tout. Les jeunes pousses affichent ainsi un taux de survie de 81 % à cinq ans. POC Média revient sur les axes forts de cette stratégie avec Philippe Farenc, directeur du développement économique et entrepreneurial IMT Mines Albi.

Quelles actions clés avez-vous mises en place pour booster l’entrepreneuriat étudiant ?

En 2016-2017, j’ai eu carte blanche de la part de ma direction pour favoriser la création d’entreprise par nos étudiants. Nous avons alors mis en place un système pour les sensibiliser, détecter leur envie d’entreprendre et les aider à mûrir leur projet pour, ensuite, les faire entrer dans le programme étudiant entrepreneur. Ainsi, nous rencontrons l’ensemble des nouveaux arrivants à l’école : étudiants en licence, en master ou doctorants. Nous leur soumettons un questionnaire pour identifier ceux qui auraient déjà un projet d’entreprise et nous leur proposons de prendre un référent parmi le personnel de l’école, enseignant ou non, qui les accompagnera dans leurs choix stratégiques durant leur parcours à Mines Albi.

C’est un fonctionnement agile, un parcours ouvert à tous ceux qui ont le bac, sans limites d’âge. Nous n’imposons pas de créer leur start-up forcément en Occitanie. Cependant, si le projet est technologique et correspond aux critères pour une incubation chez nous, nous pouvons aller plus loin dans l’accompagnement.

Aujourd’hui, sur plus de 300 diplômés, 13,25 % suivent le parcours étudiant-entrepreneur et 30 % des projets sont poursuivis après le diplôme. Ceux qui vont jusqu’au bout de la création d’entreprise représentent 10 %.

Quelles sont les spécificités de l’incubateur technologique de l’École des Mines Albi ?

Notre avantage concurrentiel est clairement la proximité entre les centres de recherche, la plateforme de transfert technologique, l’incubateur avec son Fab Lab et toutes ses plateformes technologiques avec un lien très fort avec nos anciens chercheurs. Dans le package de base, nous aidons le porteur de projet à bien identifier les technologies dont il a besoin pour établir la stratégie de développement de son travail. Ensuite, s’il faut aller plus loin sur la partie R&D, pour prendre des mesures ou réaliser des pilotes, par exemple, nous stipulons une convention supplémentaire et nous faisons le lien entre la start-up et un centre de recherche. Le deuxième volet concerne l’accompagnement business pour les démarches marketing et commerciales, ainsi que pour le choix de la structure juridique. Nous proposons également un soutien technique et industriel avec l’accès au Fab Lab. J’interviens en fin de parcours avec la mise en place d’un réseau pour la recherche de financements.

Combien de projets incubés sont-ils issus de votre vivier d’étudiants et combien viennent d’autres formations ?

Sur l’incubation technologique, on a un tiers des projets issus de notre propre écosystème : élèves ou anciens élèves, docteurs ou anciens docteurs qui reviennent à l’école pour créer leur entreprise. Les deux autres tiers des projets sont portés par des aspirants entrepreneurs qui ont clairement identifié l’expertise technologique de nos centres et viennent nous voir pour cela. Nos critères de sélection sont très stricts. Nous accueillons les projets vraiment impactants et pas seulement innovants. Si, concernant les projets étudiants, nous ne posons pas de contraintes géographiques pour la création, en matière d’incubation, il faut que le projet soit développé en Occitanie, car nous contribuons au développement d’un territoire. Pour résumer, je dirai qu’il nous faut des projets deeptech, deepImpact et deepOccitanie.

Comment vous appuyez-vous sur les réseaux régionaux ?

Il y a clairement deux réseaux dans lesquels il faut être. Tout d’abord le Réso IP+, c’est-à-dire celui de tous les incubateurs de la Région Occitanie. Notre approche commune consiste à favoriser l’émergence des projets en mettant en avant leur réussite plutôt que les structures qui les accompagnent. French Tech Occitanie est l’autre réseau incontournable. Il faut être à l’écoute des entrepreneurs de la tech pour les mettre en relation avec nos jeunes pousses.

Mais nous sommes aussi capables de coopérer avec des établissements au-delà des frontières de notre région. Nous venons de signer un projet de d’incubateur avec un parcours étudiant-entrepreneur en partenariat avec l’Université de Lomé, au Togo. C’est un projet de parcours de formation complet avec licences, maîtrises et doctorats, dont nous sommes partenaires avec l’Université de technologie de Troyes (UTT) et l’Université de technologie de Belfort Montbéliard (UTBM).

Trois jeunes pousses viennent enrichir le nombre d’entreprises créées depuis 2018.

Philippe Farenc s’est donné l’objectif de créer cinq entreprises par an. Entre 2018 et 2021, 13 start-up ont vu le jour. En ce début 2022, trois jeunes pousses viennent étoffer ce chiffre.

Hopper : née d’un projet étudiant de l’IMT Mines Albi en partenariat avec Airbus Développement, cette start-up évolue dans le domaine technologique, mais aussi en économie sociale et solidaire. Incubée depuis huit mois, Hopper crée des lames de course pour les personnes polyamputés avec des chutes de fibres de carbone fournies par Airbus, ce qui rend le produit quatre fois moins cher que les lames du marché. Hopper est déjà partenaire de Salomon, Décathlon et I-Run.

Junglo : créée fin août 2021, la start-up propose un nouveau service de livraison de colis privés sur le lieu de travail. En mutualisant et optimisant les tournées de livraison sur un même lieu, Junglo se positionne comme une alternative de livraison écologique. Le projet bénéficie de l’expertise du Centre génie industriel d’IMT Mines Albi à l’interface du génie industriel et de l’intelligence artificielle.

V-EVENT : ce projet vient d’intégrer l’incubateur d’IMT Mines Albi et est porté par une élève de l’Université Champollion. Il s’agit d’une application qui permet de participer aux événements virtuels en 3D. Le projet est également accompagné par le Serious Game Research Lab (SGRL) de l’Université Champollion.

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