Un programme sur les origines de la vie pour développer des instruments innovants
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La recherche des origines du système solaire et de la vie sur Terre n’est pas seulement une question de recherche fondamentale sans applications possibles. Le PEPR « Origins », lancé mi-septembre, doit permettre le développement de nouveaux instruments dont des acteurs industriels, actifs dans différents secteurs, pourront s’emparer.
Quelles sont les origines de la vie ? Existe-t-il d’autres terres semblables à la nôtre ? Ces questions, qui animent nombre d’entre nous et remplissent les ouvrages de science-fiction, agitent également la communauté scientifique. Elles sont désormais au cœur d’un programme et équipement prioritaire de recherche exploratoire (PEPR), financé à hauteur de 45,5 millions d’euros sur sept ans. Baptisée « Origins », ce PEPR a débuté ses travaux en mars dernier et été officiellement lancée à la mi-septembre lors d’un « kick off » de trois jours.
De l’observation des exoplanètes à l’analyse des échantillons martiens
Piloté par le CNRS et rassemblant au total 28 organismes nationaux et universités, l’objectif de ce PEPR est de faire « des avancées majeures d’ici à dix ans », souligne l’astronome et planétologue Alessandro Morbidelli de l’Observatoire de la Côte d’Azur. Au centre de ces avancées, le développement instrumental fera l’objet de toutes les attentions. « Le PEPR Origins ne vise pas seulement à faire davantage de recherche fondamentale, mais à résoudre des défis technologiques pour développer de nouveaux instruments permettant des mesures nouvelles », ajoute le chercheur.
Concrètement, cinq axes ont été retenus : la détection et caractérisation d’exoplanètes par imagerie directe ; l’analyse d’échantillons spatiaux, avec ou sans risques biologiques ; l’étude de la Terre dans sa globalité comme planète habitable ; l’expérimentation de laboratoire en exobiologie et la bioanalyse d’échantillons de la Terre ou Mars anciens ; et la modélisation numérique et l’analyse de données.
Un soutien de nombreux industriels
Les « défis technologiques » du PEPR Origins résident par exemple dans l’élaboration de nouveaux instruments à haut contraste et résolution spectrale jusqu’à des analyses en bioconfinement en passant par du calcul exascale et l’intelligence artificielle. Pour mener à bien ces réalisations, le PEPR établira des liens avec d’autres PEPR, à l’image de « Numpex », consacré à l’exascale. Les avancées devraient aussi venir alimenter le futur télescope géant européen, actuellement en construction au nord du Chili et qui devrait être livré en 2027.
« Tous ces instruments seront donc utiles à la recherche, mais auront d’autres applications, notamment industrielles », indique Maud Langlois, du Centre de recherche astrophysique de Lyon. Ils pourront ainsi bénéficier à l’imagerie médicale, aux télécommunications satellitaires ou encore à la fabrication optique de grande précision. Dans cette perspective, différents acteurs privés ont appuyé la mise en place du PEPR à travers des lettres de soutien et d’intention.