L’Université de Lorraine veut créer sa propre filiale de valorisation

29 juin 2020

Michel Fick, vice-président partenariats socio-économique et développement territorial de l’université

La jeune université a lancé depuis quelques années une politique très dynamique de rapprochement avec les entreprises. Alors que l’établissement vient de signer un accord décisif avec l’UIMM pour devenir un interlocuteur prioritaire des acteurs de la métallurgie, l’université pense déjà à l’étape suivante. L’établissement souhaite créer sa propre filiale de valorisation, centrée sur la prestation.

L’accord signé le 9 juin avec l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) est l’aboutissement de plusieurs années de rapprochement entre les entreprises de la région et l’Université de Lorraine. Cette dernière avait déjà à son actif plusieurs collaborations majeures, notamment des laboratoires communs et des chaires industrielles. En 2018, l’« UL » a, par exemple, monté une chaire sur la métallurgie du métal liquide, en collaboration avec cinq industriels.

L’accord avec l’UIMM fournit aujourd’hui un cadre aux collaborations existantes, et donne plus de visibilité à l’offre de l’université, ouvrant ainsi de nouveaux thèmes de coopération entre l’établissement et l’écosystème régional de la métallurgie. « [Les entreprises] ne savaient pas forcément ce que nous avions à leur offrir », reconnaît Michel Fick, vice-président partenariats socio-économique et développement territorial de l’université. 

Les deux acteurs vont ainsi étendre leurs associations concernant la formation, l’orientation, l’insertion professionnelle et, bien entendu, la recherche et l’innovation. L’accord est particulièrement important pour la stratégie de rapprochement de l’université avec les entreprises régionales, puisque 50 % d’entre elles travaillent dans le secteur de la métallurgie. 

Une filiale de valorisation sans PI

Ces dernières années, la jeune Université de Lorraine a multiplié les outils de collaborations. Elle a commencé par produire un « catalogue » des solutions proposées par l’université aux entreprises, en collaboration avec les leaders de la région. Elle a ensuite créé UL-Conect, une plateforme de mise en contact des entreprises avec 60 laboratoires. Enfin, l’université a formé des « communautés » thématiques, réunissant entreprises et chercheurs. Quatre communautés ont été créées sur l’industrie du futur, la bioéconomie, la santé, et l’environnement. « D’ici à deux ans, nous aimerions avoir 10 communautés », ajoute Michel Fick.

Nous avons un projet de filiale de valorisation qui proposerait des prestations, mais sans propriété intellectuelle

Michel Fick

L’université veut aujourd’hui compléter son offre. Une des principales difficultés est d’arriver à répondre aux besoins de tous les acteurs du territoire. « Il n’y a pas de problèmes avec les grands groupes, ils savent que la propriété intellectuelle se paie. Mais c’est plus difficile avec les PME », avoue Michel Fick. L’établissement veut ainsi développer une filiale de valorisation qui pourrait proposer des prestations de recherche : « Nous avons un projet de filiale de valorisation qui proposerait des prestations, mais sans propriété intellectuelle, sur le modèle de Capacités, à Nantes. ». L’université voudrait notamment mobiliser les ingénieurs et techniciens. Elle souhaite aussi mobiliser ses plateformes technologiques au service des entreprises, à l’image de la « halle des matériaux », hébergée par l’École européenne d’ingénieurs en génie des matériaux (EEIGM). Ce projet pourrait voir le jour en 2021.

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