La région a donné, le 7 septembre dernier, le coup d’envoi de SpaceHub, le projet régional d’accélérateur et de think tank consacré à l’aérospatial. SpaceHub, qui devrait prendre forme physiquement à Saint-Médard-en-Jalles, près de Bordeaux, est soutenu par un consortium d’entreprises et d’académiques.

La région de Nouvelle-Aquitaine croit fermement en ses chances dans la conquête du marché du New Space. Le New Space désigne le marché de l’aérospatial qui s’est ouvert aux entreprises depuis quelques années. Dans le sillage d’une poignée d’entre elles venues concurrencer les grandes agences publiques de l’aérospatial – à l’image de SpaceX –, des dizaines de sociétés technologiques souhaitent conquérir ce marché. Ses promesses sont importantes. Il pourrait voir sa taille être multipliée par jusqu’à 7 dans les 30 prochaines années.

Mobiliser l’écosystème régional

SpaceHub veut favoriser les réflexions et les initiatives autour de la mobilité spatiale. Il souhaite, en particulier, soutenir les projets sur les vols suborbitaux, le transport spatial et la rentrée atmosphérique. Une première activité consistera à créer une structure d’échange, sous la forme d’un think tank, autour de la mobilité spatiale. SpaceHub soutiendra également des travaux plus prospectifs autour de ces secteurs, pour les préparer à monter en maturité et à trouver des financements.

Pour favoriser les collaborations et l’innovation ouverte, la région Nouvelle-Aquitaine s’est d’abord associée à ArianeGroup, installé à Saint-Médard-en-Jalles, puis à Dassault et Thales, voisins du groupe aérospatial. « Ce sont trois poids lourds de l’espace, civil et militaire », précise Éric Papon, vice-président Innovation et relation entreprises de l’Université de Bordeaux. La Région a également impliqué dans le projet plusieurs acteurs académiques de haut rang, pour favoriser les échanges entre ces industriels et les laboratoires locaux. C’est le sens de la présence de plusieurs acteurs scientifiques dans le projet. Aux côtés de l’Université de Bordeaux figurent le CEA, le CNES, le CNRS, l’Inria ou, encore, le pôle de compétitivité Aerospace Valley comme partenaires de SpaceHub.

Un projet prospectif sur le New Space

L’Université de Bordeaux souhaite à son tour mobiliser son réseau scientifique régional autour de ce projet. « L’écosystème académique à l’échelle de la région a les compétences pour répondre aux défis technologiques. Les thématiques portées par les chercheurs des sites de Bordeaux, Poitiers, Limoges, Pau, La Rochelle sont reconnus au niveau mondial », ajoute Éric Papon. L’université possède notamment des compétences scientifiques de rang mondial. « Par exemple, les matériaux adaptés pour la rentrée dans l’atmosphère peuvent être des céramiques haute température. Ces matériaux sont étudiés à Bordeaux ou à Limoges », indique Éric Papon.

Le tissu de petites entreprises innovantes positionnées sur le New Space en Nouvelle-Aquitaine est, toutefois, plus réduit qu’en Occitanie, autour de Toulouse notamment. Malgré l’essor de quelques champions régionaux, comme i2S (caméras), ou Isorg (technologie de contrôle d’accès), cette situation devrait amener SpaceHub à soutenir des projets technologiques plus en amont, s’inscrivant dans une démarche plus prospective. « Ce centre peut aussi nous permettre de préparer l’avenir, et de travailler sur les questions de miniaturisation des satellites », détaille Éric Papon.

Tout juste créé, SpaceHub devrait rapidement lancer ses premiers chantiers.