Un guide pour explorer l’univers de la valorisation

22 juin 2020

Philippe Caniaux, délégué général de l’AFCRT

L’AFCRT, l’Association française des centres de ressources technologiques, a publié, la semaine dernière, un vaste « panorama » sur l’écosystème français du transfert de technologie. Ce document exhaustif permet de mieux connaître les acteurs de ce secteur foisonnant, et de saisir quelques tendances du moment.

Comment se financent les Instituts Carnot ? Combien de plateformes PRTT le CEA a-t-il inaugurées ? Qu’est-ce que la démarche « Strater » ? Le document qu’a produit Philippe Caniaux, délégué général de l’AFCRT, répond à ces questions. Et à beaucoup d’autres. 

Le document, rédigé pendant « ce temps inédit de cinquante-cinq jours de confinement », selon les confidences de l’auteur, se veut exhaustif sur l’état des forces du transfert de technologie en France. IRT, ITE, PIA, mais aussi Critt, ITAI, et bien entendu CRT et CDT, sont passés au crible. Le glossaire des abréviations, à la fin de document, n’aura jamais été aussi utile.

Ce passage en revue est ainsi l’occasion de découvrir des acteurs peu connus, et pourtant essentiels pour l’économie de l’Hexagone. C’est le cas, par exemple, des Instituts techniques agro-industriels (ITAI). Plus petits que les IRT ou les CTI, et spécialisés sur un secteur moins « vendeur » que le numérique ou l’industrie, ces 15 instituts et leurs 80 implantations jouent pourtant un rôle majeur en soutenant la recherche et l’innovation dans l’agroalimentaire.

Des régions de plus en plus puissantes

La publication est aussi l’occasion de distinguer les grandes tendances qui structurent le secteur, comme le rôle croissant des régions dans le financement du transfert de technologie. Selon le rapport, la part des dépenses consacrées au transfert de technologie – dans le budget des régions de soutien à la recherche – est passée de 27,6 % à 35,8 % entre 2007 et 2017. Les régions y consacrent 250 millions par an.

Cette tendance, soutenue par les lois de décentralisation, semble ainsi opérer une répartition plus claire des rôles entre l’État, désormais responsable du financement de la recherche fondamentale, et les régions, davantage en soutien des activités en recherche appliquée. Cette tendance semble s’accélérer depuis la fin de la crise sanitaire. En témoigne la multiplication des projets de recherche sur le Covid-19 financés par les régions.

Un besoin de « fluidifier » les relations avec les entreprises

Au fil de la lecture, quelques propositions d’évolution apparaissent ici et là. Après un passage en revue de tous les acteurs du secteur, de leur financement et de leur organisation, l’auteur avance prudemment l’idée d’une meilleure coordination des acteurs. Ainsi, les SATT, les IRT, les ITE et les pôles de compétitivité auraient tout intérêt à se coordonner pour « fluidifier les liens entre recherche publique et entreprises ». 

CRT et CDT, un label modernisé en 2020

Le réseau des Centres de ressources technologiques (CRT) et des cellules de diffusion technologique (CDT) représentent en tout 76 structures, soit le plus important réseau de TTI (transfert de technologie et d’innovation). La mission des CRT est « l’exécution de prestations technologiques », via ses équipements et ses effectifs. Les CDT apportent eux des conseils des conseils sur le développement technologique aux entreprises. 

Financées à hauteur des deux tiers par leur prestation, majoritairement auprès de PME, les CRT et les CDT ont récemment été reconnus comme des acteurs importants aux territoires. Leur label a fait l’objet d’une modernisation cette année. La commission de labellisation a été remplacée par une procédure plus « dynamique » et « agile ».

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