Institut Carnot : le Mesre confirme la nouvelle donne avec son nouvel appel 2026
Le Carnot Mers est déjà très territorialisé au niveau de la Bretagne. (c)Ifremer/Olivier Dugornay
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace (Mesre) a officialisé l’ouverture de l’appel à candidatures pour le programme Carnot 2026 sur la recherche partenariale public-privé. Comme attendu, des évolutions ont été apportées pour favoriser le développement économique des acteurs socio-économiques par la recherche académique.
S’orienter vers une structuration territoriale des Carnot : c’est précisément l’objectif de l’appel à candidatures du programme Carnot 2026, consacré à la recherche partenariale entre laboratoires publics et acteurs du monde socio-économique. Selon les contours détaillés par la direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI), le nouvel appel souhaite « s’inscrire dans une logique de structuration pilotée par les pôles universitaires d’innovation et dans le déploiement de stratégies de filières ». C’est ainsi que la dernière version de cet appel va renforcer la visibilité des consortiums, et leur accorder des moyens financiers pour pérenniser les compétences scientifiques et technologiques des laboratoires associés. De plus, ces fonds vont aider à développer et à professionnaliser la capacité de ces structures académiques à nouer des collaborations de recherche.
« Le nouvel appel souhaite s’inscrire dans une logique de structuration pilotée par les pôles universitaires d’innovation et dans le déploiement de stratégies de filières. »
La direction générale de la recherche et de l’innovation
Entre 2020 et 2025, l’État affirme avoir doublé les crédits alloués à la recherche partenariale « public-privé » dans le cadre de la loi de programmation de la recherche. Ce qui a permis aux instituts de renforcer le ressourcement scientifique de leurs laboratoires associés et de professionnaliser leur développement commercial. L’appel à candidatures au programme Carnot 2026 a été lancé le 28 novembre 2025. La clôture de la réception des candidatures a été fixée au 29 janvier 2026 à 13 h 30.
Des critères d’éligibilité plus ouverts mais sélectifs
Le nouveau programme Carnot a été revu selon quatre principes. D’une part, il se veut plus ouverte et simple, grâce, notamment à la suppression de la procédure de labellisation. À la place, le ministère a instauré une vérification du respect des critères d’éligibilité à l’abondement. En outre, la sélectivité des candidats est maintenue, avec une ouverture limitée aux acteurs organisés en consortiums territoriaux autour des PUI ou par thématique. L’idée restant de privilégier les regroupements « capables d’impulser une dynamique renforcée de collaboration ».
De nouvelles modalités d’abondement
Ce programme Carnot 2026 entend également renforcer l’incitation : il prévoit, entre autres, un recentrage sur les partenariats à engagement financier « significatif » des acteurs socio-économiques. Par conséquent, l’abondement sur le ressourcement scientifique sera fléché prioritairement sur les laboratoires associés à ces collaborations. Enfin, la transition vers ce nouveau programme s’effectuera de manière progressive. Les instituts Carnot existants bénéficieront d’une période de trois ans avec un montant d’abondement garanti, mais dégressif.
Cette nouvelle mouture confirme donc les craintes formulées par les Instituts Carnot. Des rumeurs de remise en cause de la cinquième labellisation des Carnot avaient circulé dès juin dernier, faisant craindre une dilution de l’abondement des instituts labellisés existants. Si le déploiement des PUI a centralisé la recherche partenariale entre laboratoires académiques et acteurs du monde socio-économique, le nouvel appel Carnot 2026 se distingue avec sa logique de territorialisation s’appuyant sur les PUI et les consortia locaux de filière. Reste à savoir si les instituts Carnot existants auront encore les moyens d’appliquer leur propre politique.
