L’Institut Femto-ST veut préparer ses doctorants à intégrer l’entreprise

21 septembre 2020

Usinage de verres épais par laser femtoseconde. Crédit Rémy Meyer

Demain, le salon Micronora, rendez-vous mondial du secteur des microtechniques, ouvre ses portes virtuelles. L’institut de recherche Femto-ST, réputé pour sa proximité avec le tissu économique et industriel, est logiquement chargé d’organiser un événement sur la recherche partenariale. L’occasion de découvrir son bras armé en matière de collaborations public/privé, Femto Engineering. Et de mieux cerner ses nouvelles ambitions pour répondre aux besoins des entreprises.

La liste des collaborations de l’Institut Femto-ST peut donner le tournis. L’institut, composé de 750 membres, peut se vanter d’avoir participé à 34 thèses Cifre, monté sept projets FUI et collaboré avec 280 partenaires dans le cadre de projets européens ou ANR. La force de l’Institut est, en prime, de travailler avec des secteurs multiples et variés, du transport à l’énergie en passant par les télécoms ou la défense. L’Institut, basé à Besançon, Belfort et Montbéliard, est également un important producteur de spin-offs. Au total, l’institut en a créé une vingtaine depuis sa naissance, au milieu des années 2000.

Femto-Engineering, bras armé de Femto-ST

L’une des forces de l’Institut est de pouvoir compter sur un acteur dédié aux collaborations public/privé : Femto-Engineering. En 2013, l’Institut s’est doté d’une structure de droit privé, Femto Engineering, mais liée à Femto-ST. Créée sous statut de fondation, Femto Engineering a permis de multiplier les collaborations. « À l’origine, nous avons créé Femto Engineering sur le modèle des Instituts Fraunhofer, en prévoyant de le financer avec un tiers de subvention, un tiers de projets collaboratifs et un tiers d’autofinancement », explique Hervé Maillotte, responsable de la stratégie de partenariats et de transfert de technologie de Femto-ST.

Finalement, le modèle a évolué vers une prépondérance de l’autofinancement, afin de réduire sa dépendance au financement public. L’autofinancement représente aujourd’hui près de 50 % de ses revenus. Une manne qui, si elle rend Femto Engineering dépendant de son activité de services, nourrit aussi la recherche plus fondamentale de Femto-ST. « Cette activité ressource également nos développements technologiques en nous demandant de repenser, en amont, nos développements pour satisfaire les demandes des entreprises. » En prime, Femto Engineering a accru son expertise en matière de maturation technologique. Si la création de spin-offs ne génère aucun revenu pour l’institut, cette compétence lui permet, entre autres, de maîtriser les conditions de mises sur marché de ses innovations.

Préparer les chercheurs à l’industrie

La particularité de Femto Engineering est d’amener les technologies jusqu’aux portes de la commercialisation. « Nous sommes capables d’assurer la maturation technologique jusqu’au TRL 8 ou 9 », assure Hervé Maillotte. Cette capacité à maturer en interne les technologies est un choix assumé, destiné à conserver une pérennité des savoir-faire. L’institut essaie de coordonner depuis quelques années cette stratégie avec la Satt Sayens, dont la compétence est la valorisation de la propriété intellectuelle.

Les industriels recherchent de plus en plus des savoir-faire au niveau de la formation par la recherche

Hervé Maillotte

Aujourd’hui Femto-ST souhaite enrichir encore sa palette d’outils en matière de valorisation. L’Institut veut, en particulier, donner plus d’ampleur à l’outil des laboratoires communs. Il veut également jouer un plus grand rôle dans la formation des masters et doctorants à l’innovation. « Les industriels recherchent de plus en plus des savoir-faire au niveau de la formation par la recherche », ajoute Hervé Maillotte. Femto-ST réfléchit ainsi à faire évoluer les formations auxquelles il participe dans le cadre des Écoles universitaires de recherche. Ces « écoles » sont des formations proposées dès le master, et financées dans le cadre du PIA. « Nous réfléchissons à intégrer l’entreprise dans les programmes de formation des étudiants et des doctorants. Cela pourrait passer par un accroissement des stages en entreprise ou de thèses Cifre. L’objectif est d’acculturer davantage la recherche académique au milieu industriel », conclut Hervé Maillotte.

Le projet EIPHI de l’Université Bourgogne–Franche-Comté

En 2017, l’Université Bourgogne–Franche-Comté était lauréate de l’appel à projets Écoles universitaires de recherche, avec le projet « Ingénierie et innovation au travers des sciences physiques, des hautes technologies et de l’interdisciplinarité » (EIPHI). Le projet a été financé à hauteur de 13,7 millions d’euros sur 10 ans.

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