Michelin et l’Université de Strasbourg se lancent dans l’électrospinning

22 avril 2024

Le géant du pneumatique vient d’inaugurer un laboratoire commun avec l’Université de Strasbourg et le CNRS. Baptisé SpinLab, ce laboratoire travaillera sur l’électrospinning, un procédé de fabrication de matériaux à base de nanofibres. Ces produits pourraient déboucher sur des applications variées.

C’est parti pour quatre ans ! L’entreprise Michelin vient d’inaugurer un laboratoire commun avec l’Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé (ICPEES), porté en cotutelle par l’Université de Strasbourg et le CNRS. Baptisé SpinLab, ce nouveau laboratoire commun sera consacré à l’étude du procédé d’électrospinning. Alors que les technologies textiles traditionnelles utilisent l’action de forces mécaniques pour former, tisser ou encore déposer les fibres entre elles, l’électrospinning exploite les forces électrostatiques. L’enjeu pour les scientifiques est donc de parvenir à manipuler des nanofibres lors de leur dépôt pour mettre au point un tissage électrostatique. Cette méthode pourrait permettre de fabriquer de manière optimisée des matériaux nanofibreux, tels que des adhésifs ou de nouvelles membranes de filtration.

L’hydrogène et les adhésifs en priorité

Dans un premier temps, cette collaboration entre l’Institut strasbourgeois et le géant de Clermont-Ferrand va se concentrer sur deux applications particulières, avec des matériaux dédiés au transport d’hydrogène et aux adhésifs. Les recherches analyseront notamment les mécanismes physico-chimiques permettant d’obtenir des matériaux avec une morphologie et une composition fibreuse contrôlées par électrospinning. Les équipes tenteront, en parallèle, d’élaborer des mats, soit un textile non tissé dont la structure aléatoire est semblable à un voile cotonneux. Pour Michelin, ces avancées permettent de renforcer la structure d’un mat, afin d’amincir les composites que l’industriel peut employer. Objectif : améliorer leurs propriétés fonctionnelles tout en étant plus économe en matière. De plus, les membranes non tissées possèdent des caractéristiques de perméabilité et de conductivité électrique qui confèreraient des fonctionnalités supplémentaires aux matériaux.

Michelin ne se rêve plus seulement en spécialiste du pneumatique. L’industriel revendique le titre de « manufacturier de composites à haute valeur ajoutée »

Le médical et l’environnement en embuscade

À terme, plusieurs autres domaines pourraient bénéficier de ces avancées : le médical (implants biomimétiques pour l’ingénierie tissulaire, pansements, etc.), l’environnement (filtres à air, membranes de filtration liquide, etc.) ou encore l’énergie (membranes de pile à combustible, électrodes de supercondensateur, etc.). Ainsi, Michelin ne se rêve plus seulement en spécialiste du pneumatique. L’industriel revendique le titre de « manufacturier de composites à haute valeur ajoutée ». «Tous ces usages sont au cœur de l’ambition du groupe Michelin», précise Éric-Philippe Vinesse, directeur de la recherche et développement de l’industriel. D’ailleurs, Michelin, qui est présent dans 175 pays et emploie 132 200 personnes, ne ménage pas ses efforts de recherche pour légitimer ce statut. «Michelin compte parmi les principaux partenaires industriels du CNRS», déclare Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l’innovation du CNRS. «Nous avons près d’une dizaine de structures de recherche communes en activité.» De quoi être à l’avant-garde des composites de demain.

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