Solvay s’associe à Axel’one pour faciliter le passage à l’échelle industrielle des PME

7 décembre 2020

La plateforme de recherche collaborative Axel’One et le groupe Solvay ont annoncé le 26 novembre le lancement du projet AdChem4. Objectif : mutualiser des outils et pilotes de pointe pour accompagner les PME du secteur de la chimie dans leur passage à l’échelle industrielle.

Dès la fin 2021, des entreprises du secteur de la chimie et des matériaux seront accueillies à Saint-Fons dans la banlieue sud de Lyon, au sein du centre de recherche et d’innovation du groupe belge Solvay. Porté par ce géant de la chimie et par la plateforme d’innovation collaborative Axel’One, installée sur le même site, le projet AdChem4 entend donner à ces acteurs du tissu industriel local l’accès à des équipements de synthèse et à des outils d’analyse pour faciliter le développement de leurs produits et de leurs procédés.Le programme s’inscrit dans la tradition d’Axel’One, qui travaille depuis sa création, en 2011, avec les acteurs académiques et industriels de la région pour mutualiser les moyens, les ressources et les expertises du secteur de la chimie.

L’objectif affiché est également de lever les autres verrous auxquels sont confrontées les PME et start-up sur le chemin de l’industrialisation : financement des équipements (très capitalistiques), compétences… « Pour opérer de tels outils, il faut avoir l’expertise, rappelle Didier Bonnet, directeur d’Axel’One. Il s’agit également de tout traiter sur un lieu unique. Les PME, lorsqu’elles se développent,doivent souvent faire un bout de synthèse quelque part, la distillation à un autre endroit, puis la dernière étape de séchage et purification solide encore ailleurs. »

Un outil de sourcing pour Solvay

Le coût du projet, chiffré à 12 millions d’euros, sera consacré à l’achat de ces équipements et outils d’analyse. Le cahier des charges a été défini par Solvay, qui finance le projet – avec une participation publique de deux millions –, mais ils pourront évoluer en fonction des demandes des entreprises participantes. Pour le groupe belge, c’est l’occasion de moderniser ses ateliers pilotes, commele souligne Jean-Marc Pujol, directeur des affaires extérieures du centre de recherches de Solvay, mais pas seulement: « C’est aussi l’occasion d’identifier des clients ou des fournisseurs potentiels. Les petites entreprises sont très agiles et capables de développer des innovations que nous n’aurions pas identifiées. » La plateforme Axel’One, de son côté, pilotera la partie ouverte du projet, partagera son expertise et son parc d’instruments.

Sur les deux premiers volets du projet, la synthèse de polymères et la synthèse organique, les outils en question seront des « réacteurs allant à des pressions, températures et corrosions extrêmes, et ce sur des volumes préindustriels, précise Didier Bonnet. Ils permettront aux entreprises de passer du stade laboratoire au stade industriel en validant la phase de prototype. » Sur les deux autres thématiques, la chaîne solide et la dépollution, les PME auront accès à des outils d’analyse et à une expertise pour réaliser un contrôle en temps réel de leurs procédés.

Pour chacun de ces volets, quatre à cinq entreprises seront, à terme, accompagnées chaque année, ce qui représente quinze à vingt campagnes par an sur une dizaine d’années au moins. « Le projet atteindra ce rythme de croisière aux alentours de 2025, car les investissements vont s’échelonner entre 2021 et 2024 », estime Didier Bonnet. La sélection des dossiers, quant à elle, ne reposera sur aucun critère particulier, si ce n’est la compatibilité avec les installations d’Axel’One en matière d’hygiène sécurité environnement (HSE) et l’acceptation des conditions financières.

Pour le reste, « tant que les outils ne sont pas saturés et que ce ne sont pas des aberrations chimiques ou économiques, on accompagnera les entreprises. S’il y a concurrence entre deux projets, un regard sera porté sur l’aspect collaboratif, environnemental et les retombées économiques potentielles ». Pour l’heure, les deux premiers dossiers sont à l’étude, mais aucune décision n’a été prise. « Le prochain rendez-vous est dans un an », conclut Didier Bonnet. Il marquera le démarrage concret du projet.

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